
Penser que la sécurité financière réside dans un portefeuille 100% québécois ou canadien est une illusion coûteuse qui vous expose à des risques invisibles.
- Le marché canadien est dangereusement concentré dans les secteurs financier et énergétique, liant votre sort à celui de quelques industries.
- Posséder plusieurs fonds canadiens ne garantit pas la diversification; vous détenez souvent les mêmes actions en double, voire en triple.
- Ignorer les marchés mondiaux vous prive de la majorité des opportunités de croissance et de la seule véritable protection contre un ralentissement économique local.
Recommandation : Adoptez une stratégie de diversification mondiale structurée et délibérée pour bâtir une résilience à long terme, en utilisant des outils efficaces pour minimiser les frais.
Vous regardez votre portefeuille de placements et un sentiment de fierté, de sécurité, vous envahit. Bell, RBC, Telus, Banque Nationale… des noms familiers, des piliers de l’économie canadienne. C’est la stratégie du « bon père de famille » québécois, celle qui semble la plus prudente et la plus logique. Après tout, pourquoi chercher le risque à l’étranger quand on peut investir dans des entreprises solides, que l’on connaît et qui versent de bons dividendes ? On vous a certainement déjà dit qu’il fallait « diversifier », mais cette recommandation reste souvent abstraite face au confort du familier.
Cette préférence pour les actifs domestiques porte un nom : le biais domestique (ou “home bias”). C’est une tendance naturelle, presque instinctive. Pourtant, cette forteresse financière que vous pensez avoir bâtie n’est peut-être qu’une cage de verre. Sa solidité n’est qu’apparente et sa dépendance extrême au seul marché canadien la rend profondément vulnérable aux chocs que vous ne voyez pas venir. La véritable gestion de risque ne consiste pas à s’enfermer dans ce que l’on connaît, mais à construire une structure capable de résister à des tempêtes venues de tous les horizons.
Cet article n’a pas pour but de critiquer votre patriotisme économique. Au contraire, il vise à vous donner les outils d’un gestionnaire de portefeuille global et prudent. Nous allons disséquer, point par point, les failles invisibles de cette stratégie surconcentrée. Plus important encore, nous verrons des solutions concrètes et adaptées à la réalité d’un investisseur québécois pour déconstruire cette cage de verre et bâtir une forteresse financière véritablement mondiale, capable de protéger et de faire croître votre patrimoine pour votre retraite.
Pour naviguer à travers les complexités de la diversification et de la gestion de risque, cet article est structuré pour vous guider pas à pas. Vous découvrirez pourquoi la structure du marché canadien est un risque en soi, comment éviter les pièges courants et quelles sont les stratégies pratiques pour optimiser votre portefeuille.
Sommaire : Déjouer les risques du biais domestique pour un portefeuille résilient
- Quelle proportion d’obligations devez-vous détenir selon votre âge et votre tolérance au risque ?
- Comment éviter d’être surexposé à la techno ou à l’énergie dans vos FNB ?
- L’erreur de posséder 5 fonds mutuels différents qui investissent tous dans les mêmes compagnies
- L’or a-t-il vraiment sa place dans un portefeuille moderne comme couverture contre l’inflation ?
- Quand et comment rééquilibrer votre portefeuille pour vendre haut et acheter bas ?
- Combien économisez-vous réellement sur 20 ans en passant d’un fonds mutuel à 2% à un FNB à 0.2% ?
- L’erreur d’acheter des actions de votre employeur par simple loyauté
- Comment acheter des actions américaines dans un CELI sans se faire manger par les frais de conversion ?
Quelle proportion d’obligations devez-vous détenir selon votre âge et votre tolérance au risque ?
La sagesse conventionnelle suggère que les obligations sont l’ancre de sécurité d’un portefeuille, leur proportion augmentant avec l’âge pour réduire la volatilité. Une règle empirique connue est de détenir un pourcentage d’actions égal à « 100 moins votre âge ». Si vous avez 50 ans, vous devriez donc avoir 50% d’actions et 50% d’obligations. Cependant, cette règle simpliste ignore une variable cruciale dans le contexte canadien : la concentration géographique du risque, même dans la portion la plus “sécuritaire” de vos actifs. Détenir uniquement des obligations gouvernementales ou corporatives canadiennes vous expose entièrement aux décisions de la Banque du Canada et à la santé économique d’un seul pays.
La diversification internationale n’est pas seulement une stratégie pour les actions; elle est fondamentale pour les obligations. En effet, les cycles économiques et les politiques monétaires varient d’un pays à l’autre. Lorsqu’une banque centrale augmente ses taux, une autre peut les baisser, créant un effet d’équilibrage naturel. Des études montrent qu’un portefeuille bien diversifié peut voir sa volatilité grandement diminuée. Alors que la diversification nationale réduit la volatilité par rapport à une seule action, l’intégration d’actifs internationaux est encore plus efficace. Par exemple, une étude d’Amundi montre que la diversification internationale peut réduire la volatilité d’un portefeuille jusqu’à 90% par rapport à un titre unique, une réduction bien supérieure à celle obtenue par une simple diversification domestique.
La proportion idéale d’obligations dépend donc non seulement de votre âge, mais aussi de la composition globale de votre portefeuille. Un investisseur québécois prudent pourrait envisager de détenir une part significative de son portefeuille obligataire en FNB d’obligations mondiales (parfois avec couverture de devise, “hedged”) pour se protéger contre le risque d’un seul pays. La question n’est plus seulement « combien d’obligations ? », mais « quelles obligations ? ». La réponse doit inclure une composante globale pour une véritable souveraineté du portefeuille.
Comment éviter d’être surexposé à la techno ou à l’énergie dans vos FNB ?
Vous pensez avoir bien diversifié votre portefeuille en achetant un FNB (Fonds Négocié en Bourse) qui suit l’indice principal de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX. Sur papier, vous détenez des centaines d’entreprises canadiennes. En réalité, vous êtes assis sur une bombe à retardement sectorielle. Le marché canadien est l’un des plus concentrés au monde. Les secteurs financier, énergétique et industriel y sont rois et maîtres, laissant peu de place aux autres domaines comme la technologie ou la santé, qui dominent pourtant d’autres marchés mondiaux.
Cette concentration n’est pas un détail technique; c’est le cœur du risque de votre forteresse de verre. Si les banques canadiennes traversent une crise ou si le prix du pétrole s’effondre, votre FNB “diversifié” plongera inévitablement. Les chiffres sont sans appel : les secteurs financier et énergétique représentaient environ 65% du marché canadien au début de 2024. Cela signifie que près des deux tiers de votre investissement “canadien” dépendent de la santé de seulement deux industries.
Pour éviter cette surexposition, la solution n’est pas de micro-gérer en achetant des FNB sectoriels canadiens, ce qui ne ferait qu’accentuer le problème. La seule solution viable est de regarder au-delà des frontières. En intégrant des FNB qui suivent des indices comme le S&P 500 américain (riche en technologie et en santé) ou le MSCI World, vous diluez le risque sectoriel canadien. Votre portefeuille devient moins dépendant des aléas du pétrole ou de la réglementation bancaire à Ottawa. C’est l’unique façon d’obtenir une diversification réelle plutôt qu’une diversification de façade.
L’erreur de posséder 5 fonds mutuels différents qui investissent tous dans les mêmes compagnies
C’est un piège classique pour l’investisseur qui cherche sincèrement à diversifier son risque. Vous rencontrez votre conseiller financier et, pour bien faire les choses, vous répartissez votre capital entre le “Fonds d’actions canadiennes A”, le “Fonds de dividendes canadiens B” et le “Fonds équilibré canadien C”. Vous pensez avoir trois paniers différents. En réalité, vous avez souvent trois paniers contenant les mêmes cinq ou six œufs : les grandes banques, les compagnies de télécommunication et les géants de l’énergie.
Cette duplication, ou “corrélation cachée”, est une manifestation directe du biais domestique. Elle crée une dangereuse illusion de sécurité. Vous payez des frais de gestion pour trois, quatre ou cinq fonds différents, mais la performance de votre portefeuille global reste intimement liée au sort d’une poignée de méga-capitalisations canadiennes. Comme le souligne un expert en finance comportementale :
Les personnes qui présentent ce biais ont tendance à investir fortement dans un secteur qui leur est proche ou dans un pays dont ils sont originaires ou proches. Par conséquent, ils diversifient moins leurs investissements.
– Neurovalue, Le biais domestique ou « home bias »
Pour percer cette illusion, des outils en ligne comme ceux offerts par Morningstar permettent d’analyser la composition de vos fonds et de mettre en lumière les chevauchements. L’exercice est souvent révélateur : vous pourriez découvrir que RBC, TD ou Enbridge représentent une part significative de chacun de vos fonds “différents”. La solution n’est pas d’ajouter un sixième fonds canadien. Il s’agit de sortir du périmètre national en choisissant des fonds véritablement décorrélés, c’est-à-dire qui investissent dans des marchés (États-Unis, Europe, Asie) et des secteurs (technologie, santé, consommation) sous-représentés au Canada.
L’or a-t-il vraiment sa place dans un portefeuille moderne comme couverture contre l’inflation ?
L’or. Le métal précieux est depuis des siècles considéré comme la valeur refuge par excellence, une protection ultime contre l’inflation et les crises économiques. De nombreux investisseurs, inquiets de la dévaluation des monnaies, se tournent naturellement vers l’or pour sécuriser une partie de leur patrimoine. Cependant, dans un portefeuille moderne, son rôle est de plus en plus débattu. L’or ne verse pas de dividendes, son cours peut être volatil et sa performance en tant que couverture contre l’inflation est loin d’être parfaite sur toutes les périodes.

Si l’objectif est de trouver un actif de diversification qui se comporte différemment des actions en période de stress, il existe aujourd’hui des alternatives plus pragmatiques. Pendant la période de taux d’intérêt quasi nuls, les obligations avaient perdu beaucoup de leur attrait. Mais le contexte a changé. Comme le notent les analystes de RBC, avec le retour des rendements à des niveaux historiquement normaux, les obligations retrouvent leur utilité stratégique. En 2024, de nombreux économistes prédisent que la Banque du Canada réduira ses taux, ce qui devrait mécaniquement faire monter la valeur des obligations existantes. Elles redeviennent donc un outil de diversification et de génération de revenus potentiellement plus efficace et prévisible que l’or.
L’idée n’est pas de bannir totalement l’or, qui peut conserver un rôle tactique en très petite proportion (1-5%). Il s’agit plutôt de ne pas en faire la pierre angulaire de votre stratégie de protection. Un portefeuille bien construit, diversifié entre actions mondiales et obligations de différentes zones géographiques, offre une protection contre l’inflation et la volatilité souvent plus robuste et moins spéculative que de se reposer uniquement sur l’éclat du métal jaune.
Quand et comment rééquilibrer votre portefeuille pour vendre haut et acheter bas ?
Le rééquilibrage est l’un des gestes les plus puissants et les moins émotionnels que vous puissiez poser en tant qu’investisseur. Le concept est simple : vous fixez une allocation cible (par exemple, 60% actions, 40% obligations; ou 70% mondial, 30% canadien) et vous y revenez périodiquement. Concrètement, si vos actions mondiales ont surperformé et représentent maintenant 80% de votre portefeuille, le rééquilibrage vous force à vendre une partie de ces gagnants pour racheter des actifs qui ont sous-performé (par exemple, votre part canadienne). C’est l’incarnation de la discipline “vendre haut, acheter bas”.

La question du “quand” rééquilibrer admet deux réponses principales. La première est basée sur le temps : vous vérifiez votre portefeuille à une date fixe, par exemple chaque année ou chaque trimestre. La seconde est basée sur des seuils de tolérance (ou “corridors”) : vous agissez seulement si une classe d’actifs s’écarte de sa cible de plus d’un certain pourcentage, par exemple 5% ou 10%. Cette deuxième méthode est souvent plus efficace, car elle vous pousse à agir uniquement lorsque les mouvements du marché sont significatifs.
Pour un investisseur québécois luttant contre son biais domestique, le rééquilibrage est l’outil parfait. En fixant une limite maximale d’exposition au marché canadien (par exemple, 30% du portefeuille total), vous vous forcez à prendre des profits lorsque le TSX surperforme et à réinvestir ces gains dans des marchés mondiaux, renforçant ainsi votre diversification à long terme. C’est une stratégie mécanique qui retire l’émotion de l’équation.
Votre plan d’action pour un rééquilibrage anti-biais domestique
- Points de contact : Définissez votre allocation géographique cible (ex: 30% Canada, 70% Monde) et fixez un corridor de tolérance (ex: +/- 5%).
- Collecte : Listez tous vos placements (CELI, REER, non-enregistré) et calculez, au moins une fois par an, le pourcentage réel de chaque zone géographique.
- Cohérence : Confrontez la répartition réelle à votre cible. Si le Canada dépasse 35% (votre cible de 30% + 5% de tolérance), le rééquilibrage est nécessaire.
- Mémorabilité/émotion : Vendez automatiquement l’excédent de vos FNB ou actions canadiennes. La décision est mécanique, pas émotionnelle.
- Plan d’intégration : Réinvestissez immédiatement le produit de la vente dans des FNB sous-représentés (ex: FNB S&P 500, FNB MSCI EAFE pour l’international) pour revenir à votre cible.
Combien économisez-vous réellement sur 20 ans en passant d’un fonds mutuel à 2% à un FNB à 0.2% ?
Les frais de gestion sont les termites silencieux de votre portefeuille. Ils grugent votre rendement année après année, de manière presque invisible. Au Québec, les fonds communs de placement (fonds mutuels) ont longtemps été la norme, avec des ratios de frais de gestion (RFG) dépassant souvent les 2%. L’avènement des FNB (Fonds Négociés en Bourse) a provoqué une révolution, en offrant des produits similaires pour une fraction du coût.
L’écart de coût est colossal. Des FNB canadiens comme HXT affichent des frais de gestion aussi bas que 0,03%, tandis que les fonds mutuels traditionnels facturent régulièrement plus de 2%. Une différence de 1.8% peut sembler minime, mais sur le long terme, l’effet des intérêts composés la transforme en une somme astronomique. Prenons un exemple concret : un investissement initial de 50 000 $ avec un rendement annuel brut de 7% sur 20 ans.
Avec un fonds mutuel à 2% de frais, votre rendement net est de 5%. Votre portefeuille atteindrait environ 132 665 $. Avec un FNB à 0.2% de frais, votre rendement net est de 6.8%. Votre portefeuille atteindrait environ 188 565 $. La différence est de 55 900 $. C’est plus que votre investissement initial, une somme qui a été transférée de votre poche à celle du gestionnaire de fonds, simplement à cause des frais. Cet argent ne travaille plus pour votre retraite. La conclusion est sans appel : pour un investisseur qui gère lui-même son portefeuille, opter pour des FNB à faible coût n’est pas une option, c’est une nécessité mathématique pour maximiser son patrimoine.
L’erreur d’acheter des actions de votre employeur par simple loyauté
Votre entreprise vous propose un régime d’achat d’actions des employés (RAAE), souvent avec un généreux rabais. C’est une excellente occasion, et il est tentant d’y investir massivement. Vous connaissez l’entreprise, vous y croyez, et vous vous sentez loyal. C’est pourtant l’une des erreurs les plus dangereuses du biais domestique, portée à son paroxysme. En faisant cela, vous liez non seulement votre revenu actuel (votre salaire) mais aussi votre patrimoine futur (vos placements) à la santé d’une seule et même entité.
L’histoire financière canadienne est marquée par un spectre qui devrait servir d’avertissement : celui de Nortel. Au sommet de sa gloire, des milliers d’employés avaient une part immense de leur épargne-retraite investie en actions de l’entreprise. Quand le géant des télécoms s’est effondré, ils ont non seulement perdu leur emploi, mais ils ont aussi vu les économies de toute une vie s’évaporer. C’est le risque de concentration extrême : quand les choses tournent mal, tout s’écroule en même temps. La loyauté envers votre employeur est une qualité humaine, mais elle ne doit jamais dicter votre stratégie de gestion de risque.
La bonne approche est de traiter les actions de votre employeur comme une prime, et non comme un investissement à long terme. Profitez du rabais offert, mais mettez en place une stratégie de sortie systématique pour réinvestir les profits dans un portefeuille véritablement diversifié. Voici quelques étapes pratiques :
- Profitez du rabais du RAAE, mais vendez les actions dès que la période de détention obligatoire est terminée.
- Automatisez le processus : réinvestissez immédiatement le produit de la vente dans un FNB diversifié mondialement (comme VEQT ou XEQT).
- Fixez une limite stricte : l’exposition aux actions de votre employeur ne devrait jamais dépasser 5% de la valeur totale de votre portefeuille.
- Utilisez vos autres comptes (CELI, REER) pour construire votre noyau de placements diversifiés, à l’abri du destin d’une seule entreprise.
À retenir
- Le biais domestique n’est pas une stratégie de sécurité, mais un risque de concentration majeur qui lie votre retraite à la performance d’un seul marché.
- La véritable diversification doit être géographique et sectorielle, ce qui est impossible à atteindre en se limitant aux FNB canadiens.
- Des outils pratiques et peu coûteux, comme les FNB à faibles frais et des techniques comme le “Norbert’s Gambit”, rendent l’investissement mondial accessible à tous les investisseurs québécois.
Comment acheter des actions américaines dans un CELI sans se faire manger par les frais de conversion ?
Vous avez compris l’importance de la diversification mondiale et souhaitez acheter des actions ou des FNB américains (comme ceux qui suivent le S&P 500) dans votre CELI. Vous vous apprêtez à faire la transaction et votre courtier vous propose de convertir vos dollars canadiens en dollars américains. C’est là que le piège se referme : la plupart des banques et courtiers facturent des frais de conversion de devise de 1,5% à 2,5%. Sur une transaction de 10 000 $, cela représente 150 $ à 250 $ perdus avant même d’avoir commencé à investir, et ce, à l’achat comme à la vente.
Cette friction de conversion est un frein majeur à la diversification. Heureusement, il existe une technique parfaitement légale et très efficace, connue des investisseurs avisés sous le nom de “Norbert’s Gambit”. Cette méthode permet de convertir des devises à un coût quasi nul en utilisant un FNB inter-listé, c’est-à-dire coté à la fois sur la bourse canadienne (en CAD) et américaine (en USD). Le plus connu est le FNB Horizons US Dollar Currency (DLR.TO en CAD et DLR.U.TO en USD). La manœuvre consiste à acheter le FNB dans une devise et le vendre dans l’autre, en demandant à son courtier de “journaliser” les parts d’un compte à l’autre.
Voici les étapes simplifiées pour des courtiers comme Disnat ou Questrade :
- Achetez le FNB DLR.TO sur le marché canadien avec vos dollars canadiens.
- Attendez deux jours ouvrables pour que la transaction se règle.
- Contactez votre courtier pour demander de “journaliser” (transférer) vos parts de DLR.TO vers DLR.U.TO.
- Une fois le transfert effectué, vendez DLR.U.TO sur le marché américain. Vous recevrez des dollars américains sur votre compte.
Le coût total de l’opération se limite aux commissions de courtage (deux transactions, soit environ 10-20 $), peu importe le montant converti. Pour convertir 20 000 $ CAD, Norbert’s Gambit coûte environ 20 $, alors que les frais bancaires traditionnels peuvent atteindre 400 $. C’est une économie de plus de 95%. La maîtrise de cette technique lève le principal obstacle financier à la construction d’un portefeuille véritablement mondial depuis le Québec.
Le tableau suivant résume les options pour un investisseur québécois souhaitant investir en dollars américains dans son CELI.
| Méthode | Frais de conversion | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|---|
| Conversion directe (banques/courtiers) | 1,5-2,5% | Rapide et simple | Très coûteux sur gros montants |
| Norbert’s Gambit | ~0,1% (10-20$ fixes) | Extrêmement économique pour > 5000$ | Prend 2-3 jours, nécessite une action manuelle |
| FNB canadiens avec couverture de devise (CAD-hedged) | Intégrés (~0.1-0.3%/an) | Aucune conversion nécessaire, simple | Frais de couverture récurrents, légère erreur de suivi |
| Courtiers spécialisés (ex: Interactive Brokers) | ~0,002% (frais spot) | Le moins cher du marché | Interface plus complexe pour débutants |
La protection de votre retraite contre le biais domestique ne se fera pas en un jour. L’étape suivante consiste à analyser votre propre portefeuille avec un œil critique, en utilisant les outils et les connaissances que vous venez d’acquérir. Commencez dès aujourd’hui à évaluer votre véritable niveau de diversification pour bâtir une souveraineté financière durable et une forteresse capable de résister aux épreuves du temps.