Published on March 15, 2024

Contrairement à la croyance populaire, le réflexe de cotiser à son REER en début de carrière est souvent une erreur stratégique pour un jeune professionnel québécois.

  • À faible revenu, le retour d’impôt est minime et bloque des liquidités précieuses, alors que le CELI offre une flexibilité et une croissance à l’abri de l’impôt bien plus avantageuses.
  • Des outils comme le CELIAPP pour un premier achat immobilier ou le REEE pour les enfants offrent des rendements garantis ou des avantages fiscaux supérieurs au REER dans cette phase de vie.

Recommandation : Priorisez le remplissage de votre CELI à 100% tant que votre revenu annuel est sous la barre des 50 000$. Voyez le REER non pas comme un automatisme, mais comme un outil tactique à déployer plus tard, lorsque votre taux marginal d’imposition sera plus élevé.

Pour tout jeune professionnel québécois qui reçoit ses premiers chèques de paie substantiels, le même conseil résonne : “Tu dois cotiser à ton REER !” C’est le mantra financier par excellence, présenté comme la clé d’une retraite dorée et, surtout, la promesse d’un généreux retour d’impôt au printemps. La mécanique semble simple : on place de l’argent, on paie moins d’impôt aujourd’hui, et on profite d’une mise de fonds pour sa première maison grâce au Régime d’accession à la propriété (RAP). Cette logique, martelée depuis des décennies, a transformé la cotisation REER en un automatisme quasi pavlovien.

Mais si ce réflexe, aussi bien intentionné soit-il, était en réalité une erreur stratégique pour vous ? Si la véritable optimisation fiscale, à ce stade de votre carrière, ne résidait pas dans la chasse au remboursement d’impôt, mais dans une gestion plus fine de votre flexibilité financière et de votre *cash-flow* ? L’idée n’est pas de diaboliser le REER, qui demeure un outil puissant, mais de le remettre à sa juste place : celle d’un instrument tactique à utiliser au bon moment. Pour un jeune professionnel gagnant moins de 50 000 $ par an, cet outil est souvent moins performant que ses cousins, le CELI (Compte d’épargne libre d’impôt) ou même le simple remboursement accéléré de l’hypothèque.

Cet article va déconstruire le mythe du REER comme solution universelle. Nous allons analyser, étape par étape, pourquoi et quand il est plus judicieux de l’ignorer temporairement. Nous établirons une feuille de route claire pour arbitrer de manière stratégique entre le REER, le CELI, l’hypothèque, et même le REEE, afin que vos décisions financières d’aujourd’hui construisent réellement la richesse de demain, sans sacrifier vos projets de vie à court terme.

Pour vous guider dans cette réflexion stratégique, cet article est structuré pour répondre aux questions les plus pointues que se posent les jeunes professionnels. Vous découvrirez une analyse détaillée des différentes options et des pièges à éviter pour une planification financière optimale.

CELI vs REER : lequel prioriser si vous gagnez moins de 50 000 $ par an ?

C’est la question fondamentale pour tout jeune professionnel. La réponse stratégique est sans équivoque : avec un revenu inférieur à 50 000 $, le CELI devrait être votre priorité absolue. L’argument principal du REER, la déduction fiscale, est beaucoup moins percutant lorsque vous êtes dans une tranche d’imposition basse. Le retour d’impôt sera modeste, et il ne s’agit que d’un report : vous serez imposé au retrait. Pire, cet argent est “bloqué” et perd de sa flexibilité, un atout majeur en début de carrière où les projets (voyage, retour aux études, lancement d’entreprise) sont nombreux.

Le CELI, à l’inverse, est un véritable moteur de richesse non imposable. Vous y cotisez avec de l’argent après impôt, mais toute la croissance et les retraits futurs sont complètement libres d’impôt. C’est un avantage colossal. De plus, les droits de cotisation que vous retirez une année sont récupérés l’année suivante, offrant une liquidité inégalée. Il faut voir l’épargne non pas comme un choix binaire, mais comme un “séquençage fiscal” : on remplit d’abord les véhicules les plus avantageux pour sa situation actuelle. Pour un jeune professionnel, la séquence est claire : maximiser le CELI en premier.

Le potentiel du CELI est souvent sous-estimé. Pour une personne qui avait 18 ans en 2009 et n’a jamais cotisé, les droits de cotisation CELI totaux s’élèvent maintenant à 95 000 $ en 2024. C’est un espace d’épargne à l’abri de l’impôt énorme, capable de financer des projets majeurs sans aucune friction fiscale. Le REER attendra que votre salaire augmente et que la déduction fiscale devienne un levier beaucoup plus puissant.

Cet arbitrage initial est le fondement d’une stratégie d’épargne saine. Pour bien saisir la logique, il est essentiel de comprendre lequel de ces deux régimes prioriser à votre niveau de revenu.

RAP pour l’achat d’une maison : est-ce toujours avantageux avec les taux d’intérêt actuels ?

Le Régime d’accession à la propriété (RAP) a longtemps été l’argument phare en faveur de la cotisation REER précoce. L’idée de retirer jusqu’à 35 000 $ (ou 70 000 $ pour un couple) de son REER sans impôt pour une mise de fonds est séduisante. Cependant, dans le contexte économique actuel du Québec, cette stratégie doit être sérieusement questionnée. Il ne s’agit pas d’un cadeau, mais d’un prêt que vous vous faites à vous-même et que vous devrez rembourser sur 15 ans. Ce faisant, vous sacrifiez des années de croissance à l’abri de l’impôt dans votre REER.

Face à une hausse record du prix médian des maisons unifamiliales de 10,6% au Québec en début 2024, chaque dollar de mise de fonds compte. Mais le RAP n’est plus la seule, ni forcément la meilleure, option. L’arrivée du CELIAPP (Compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété) change complètement la donne. Le CELIAPP combine le meilleur des deux mondes : les cotisations sont déductibles d’impôt (comme le REER) et les retraits pour l’achat d’une maison sont non imposables (comme le CELI). C’est un outil fiscalement supérieur au RAP dans la plupart des cas pour un premier acheteur.

Une stratégie d’achat optimale aujourd’hui consiste à arbitrer activement entre ces outils. Il faut évaluer le CELIAPP comme alternative principale, avec ses 8 000 $ de cotisation annuelle. Il faut aussi considérer d’autres facteurs comme la possibilité d’un amortissement sur 30 ans pour les premiers acheteurs, qui peut alléger les paiements mensuels, ou les aides municipales comme celle de 15 000 $ à Montréal. Utiliser le RAP signifie aussi que l’argent cotisé n’est pas disponible pour générer un rendement non imposable dans un CELI, ce qui représente un coût d’opportunité significatif.

Que faire de votre retour d’impôt REER pour créer un effet boule de neige ?

Pour ceux qui choisissent de cotiser au REER, notamment lorsque leur revenu augmente, la question clé devient : que faire du remboursement d’impôt ? La tentation est grande de le considérer comme un bonus et de le dépenser. C’est une erreur stratégique majeure. Ce remboursement n’est pas un cadeau, mais le résultat direct de votre cotisation. Pour créer un véritable effet de levier financier, il doit être immédiatement réinvesti.

Il existe plusieurs stratégies d’arbitrage pour ce montant. La première, souvent la plus sage à des taux d’intérêt élevés, est de l’utiliser pour effectuer un remboursement accéléré de votre prêt hypothécaire. Chaque dollar remboursé sur le capital vous fait économiser des intérêts composés sur des décennies, un rendement garanti et non imposable. Comme le souligne un expert du secteur, l’impact est direct. C’est une manière très efficace de bâtir de la valeur nette dans votre actif le plus important.

Chaque baisse de 25 points de base équivaut à une économie d’environ 15 $ par mois pour chaque tranche de 100 000 $ d’hypothèque.

– John Fucale, Vice-président principal, Multi-Prêts

Une autre stratégie plus offensive consiste à réinvestir ce remboursement pour amplifier l’effet “boule de neige”. C’est ce qu’on appelle la “gross-up strategy”. Vous pouvez, par exemple, réinvestir le montant dans votre CELI pour maximiser la croissance à l’abri de l’impôt. Pour les investisseurs plus audacieux au Québec, des options comme les fonds fiscalisés peuvent être envisagées.

Étude de Cas : La stratégie de réinvestissement avec les fonds FTQ

Un ingénieur québécois a appliqué cette logique de manière exemplaire. Selon une analyse du Fonds de solidarité FTQ, en réinvestissant son remboursement d’impôt de 5 602 $ dans le fonds, il a bénéficié d’un crédit d’impôt provincial additionnel de 15 %. Cette manœuvre a propulsé son remboursement de l’année suivante à plus de 8 000 $, créant un cercle vertueux d’épargne et de crédits fiscaux.

Pourquoi ne pas cotiser au REEE vous fait perdre 30% de rendement garanti ?

Pour les jeunes professionnels qui deviennent parents, un nouvel arbitrage financier s’impose, et il est crucial. Avant même de penser à augmenter leurs propres cotisations REER, la priorité absolue devrait être le Régime enregistré d’épargne-études (REEE). Ignorer le REEE revient littéralement à refuser de l’argent gratuit.

La mécanique est simple et extrêmement puissante. Pour chaque dollar que vous cotisez au REEE de votre enfant (jusqu’à 2 500 $ par an), les gouvernements fédéral et québécois ajoutent une subvention combinée de 30 %. C’est un rendement instantané et garanti de 30% sur votre investissement, une performance qu’aucun autre placement ne peut offrir. La déduction REER, même dans une tranche d’imposition élevée, ne peut rivaliser avec un tel avantage direct. De plus, les sommes dans le REEE croissent à l’abri de l’impôt.

Parents québécois planifiant l'épargne-études de leur enfant avec documents

Mettre en perspective le REEE et le REER montre clairement où se situe la priorité pour un parent. Le tableau suivant illustre l’impact immédiat d’une cotisation de 2 500 $ dans chaque régime.

REEE vs REER pour un parent québécois
Critère 2 500 $ dans REEE 2 500 $ dans REER
Subvention/Retour immédiat 750 $ (30%) ~800 $ (selon taux marginal de 32%)
Croissance à l’abri de l’impôt Oui Oui
Flexibilité d’utilisation Études postsecondaires seulement Retraite principalement
Impact si non utilisé Remboursement des subventions Imposition complète au retrait
Priorité pour les parents 1ère priorité absolue 2e priorité (après REEE et CELI)

Comment utiliser le REER de conjoint pour fractionner le revenu à la retraite avant 65 ans ?

Lorsque votre carrière progresse et que l’écart de revenus avec votre conjoint devient significatif, le REER de conjoint émerge comme un outil de planification fiscale sophistiqué. Son objectif principal est le fractionnement de revenu à la retraite. L’idée est de permettre au conjoint ayant le revenu le plus élevé de cotiser au REER de l’autre conjoint, tout en bénéficiant de la déduction fiscale à son propre taux marginal élevé.

L’avantage se matérialise à la retraite. Le conjoint à faible revenu pourra retirer ces sommes en étant imposé à son taux, qui est vraisemblablement plus bas. Cela permet de réduire la facture fiscale globale du couple. L’un des grands avantages de cette stratégie est qu’elle permet de commencer le fractionnement de revenu avant 65 ans, âge à partir duquel d’autres mécanismes de fractionnement (comme celui des revenus de FERR) deviennent possibles. Une règle cruciale à respecter est que les sommes doivent rester dans le REER du conjoint pendant au moins l’année de cotisation et les deux années civiles suivantes pour éviter que le retrait soit attribué au cotisant.

Cependant, cet outil n’est pas sans risque. Au Québec, les règles du patrimoine familial s’appliquent. En cas de divorce, les sommes accumulées dans tous les REER durant le mariage, y compris le REER de conjoint, sont généralement partagées à parts égales. Il est donc essentiel de voir cet outil non seulement comme une stratégie fiscale, mais aussi comme un investissement dans le patrimoine commun du couple.

Comparaison REER personnel vs REER de conjoint pour le fractionnement
Critère REER personnel REER de conjoint
Fractionnement avant 65 ans Non permis Possible après 3 ans
Impact sur droits de cotisation Réduit vos droits Réduit vos droits (pas ceux du conjoint)
Risque en cas de divorce Partage 50-50 (au Québec) Partage 50-50 (au Québec)
Avantage fiscal maximal Votre taux marginal seulement Différentiel entre les deux taux

RRI vs REER : quand le régime individuel permet-il de cotiser plus que le plafond normal ?

Dans la séquence des outils d’épargne-retraite, le Régime de retraite individuel (RRI) se situe à l’extrémité la plus spécialisée. C’est un instrument puissant, mais réservé à un profil très spécifique : principalement les propriétaires d’entreprises incorporées et les hauts dirigeants salariés, généralement âgés de plus de 40 ou 50 ans. Pour notre jeune professionnel, le RRI n’est pas une option actuelle, mais il est stratégique de savoir qu’il existe pour l’avenir.

Le RRI est essentiellement un régime de retraite à prestations déterminées pour une seule personne. Son principal avantage est de permettre des cotisations annuelles beaucoup plus élevées que le plafond du REER, surtout à mesure que l’employé approche de la retraite. Ces cotisations sont entièrement déductibles par l’entreprise, ce qui en fait un outil de défiscalisation majeur pour la société. De plus, les frais de gestion du RRI sont également déductibles par l’entreprise, contrairement à un REER.

Le RRI devient particulièrement intéressant après 50 ans, car les calculs actuariels autorisent des cotisations plus importantes pour financer la rente future. Il offre également une meilleure protection contre les créanciers que le REER dans plusieurs juridictions. Cependant, il comporte des contraintes : les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite et sa mise en place engendre des frais actuariels et administratifs plus élevés. C’est un arbitrage à faire lorsque le plafond de cotisation REER devient un frein à la capacité d’épargne et que l’on cherche des leviers de déduction fiscale supplémentaires pour son entreprise.

L’erreur de dépasser votre plafond de cotisation REER et la pénalité de 1% par mois

À mesure que vous jonglez entre différentes sources de revenus et types de cotisations (personnelles, de l’employeur), une erreur administrative peut vite arriver : la cotisation excédentaire. Le gouvernement accorde un “droit de cotisation excédentaire” de 2 000 $ à vie. Cependant, si vous dépassez votre plafond de plus de 2 000 $, les conséquences sont sévères.

L’Agence du revenu du Canada (ARC) impose une pénalité fiscale de 1% par mois sur le montant excédentaire. Cette pénalité de 12 % par an est l’une des plus lourdes du système fiscal canadien et peut rapidement anéantir le rendement de vos placements. Il est donc crucial de suivre attentivement vos droits de cotisation disponibles, qui sont indiqués sur votre avis de cotisation annuel de l’ARC.

Bureau avec calculatrice et documents financiers montrant des calculs de plafond REER

Si vous réalisez avoir commis cette erreur, il ne faut surtout pas paniquer, mais agir vite. L’ARC a mis en place des procédures pour corriger la situation. Ne pas le faire et espérer que l’erreur passe inaperçue est la pire des stratégies, car les pénalités continueront de s’accumuler. La clé est la proactivité.

Plan d’action : que faire en cas de cotisation REER excédentaire ?

  1. Agir vite : Déclarez l’erreur à l’ARC le plus rapidement possible. Remplir le formulaire T1-OVP pour calculer la pénalité due est la première étape.
  2. Payer la pénalité : Calculez et payez l’impôt de 1 % par mois sur l’excédent qui dépasse le coussin de 2 000 $.
  3. Demander le retrait : Remplissez le formulaire T3012A pour demander le retrait de la cotisation excédentaire sans retenues d’impôt à la source. C’est une étape cruciale pour limiter les dégâts.
  4. Demander l’annulation de la pénalité : Si l’erreur était involontaire et que vous avez pris les mesures pour la corriger, vous pouvez écrire à l’ARC pour demander une annulation des pénalités. Le succès n’est pas garanti, mais ça vaut la peine d’essayer.
  5. Prévenir pour l’avenir : Pour éviter de répéter l’erreur, ne cotisez qu’à hauteur de 90% de votre espace estimé pour l’année, vous laissant une marge de sécurité.

À retenir

  • En début de carrière (revenu < 50k$), priorisez le CELI pour sa flexibilité et sa croissance non imposable; le retour d’impôt du REER est trop faible pour justifier le blocage des fonds.
  • Le retour d’impôt du REER n’est pas un “cadeau”, mais un report d’impôt. Pour qu’il soit efficace, il doit être systématiquement réinvesti (remboursement hypothécaire, CELI, etc.).
  • Pour les parents, le REEE est non négociable. Le rendement garanti de 30% via les subventions surpasse tout avantage que pourrait offrir le REER à ce stade.

Que se passe-t-il avec vos REER l’année de vos 71 ans (obligation de retrait) ?

La dernière étape du cycle de vie du REER est sa transformation obligatoire. Au plus tard le 31 décembre de l’année où vous atteignez 71 ans, vous devez fermer votre REER. Cette “fin de partie” n’est pas une disparition de votre épargne, mais sa conversion en un véhicule de décaissement. C’est une étape charnière qui, si mal planifiée, peut entraîner des conséquences fiscales importantes.

Trois options principales s’offrent à vous :

  1. Convertir le REER en FERR (Fonds enregistré de revenu de retraite) : C’est l’option la plus courante. Le FERR est le miroir du REER : les placements continuent de croître à l’abri de l’impôt, mais vous êtes obligé d’effectuer un retrait minimum chaque année, lequel est entièrement imposable.
  2. Acheter une rente : Vous transférez le capital de votre REER à une compagnie d’assurance en échange d’un revenu garanti à vie ou pour une période déterminée. Cela offre une sécurité absolue, mais vous perdez le contrôle sur le capital.
  3. Le retrait forfaitaire : Vous pouvez retirer la totalité du montant de votre REER en une seule fois. C’est presque toujours une très mauvaise idée, car la somme totale s’ajoutera à votre revenu de l’année, vous propulsant dans la tranche d’imposition la plus élevée et déclenchant une facture fiscale massive.

La conversion en FERR est la stratégie par défaut, mais elle comporte des pièges, notamment au Québec. Les retraits minimaux obligatoires s’ajoutent à vos autres revenus (RRQ, pension, etc.) et peuvent déclencher la récupération de la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV), ce qui équivaut à un impôt supplémentaire. Une bonne planification de décaissement, en commençant à faire des retraits stratégiques du REER avant 71 ans, peut aider à lisser le revenu et à minimiser l’impact fiscal à long terme.

Cette étape finale de la vie du REER doit être anticipée. Pour bien préparer votre retraite, il est crucial de comprendre les options et les stratégies liées à l'âge de 71 ans.

La maîtrise de ces concepts vous donne le pouvoir de bâtir une stratégie financière sur mesure, bien plus efficace que les conseils génériques. Pour appliquer ces principes à votre situation unique, l’étape logique est de réaliser un diagnostic personnalisé avec un conseiller qui comprend ces nuances.

Questions fréquentes sur la fiscalité du REER et du FERR au Québec

Peut-on encore cotiser au REER après 71 ans?

Non, la fin de l’année de votre 71e anniversaire marque le dernier jour où vous pouvez cotiser à votre propre REER. Après cette date, le régime doit être converti en FERR, en rente, ou être retiré. Il est cependant possible de continuer à cotiser au REER de votre conjoint si celui-ci est plus jeune et n’a pas encore 71 ans.

Quel est le piège fiscal du FERR au Québec?

Le principal piège est la récupération de la Sécurité de la vieillesse (PSV). Les retraits minimaux obligatoires de votre FERR s’ajoutent à vos autres sources de revenus. Si votre revenu net total dépasse un certain seuil (révisé annuellement), vous devrez rembourser une partie ou la totalité de votre PSV, ce qui représente un impôt de récupération effectif de 15% sur chaque dollar dépassant le seuil.

Comment éviter la ‘bombe fiscale’ pour le conjoint survivant?

Lorsqu’un conjoint décède, son FERR peut être roulé au FERR du conjoint survivant sans impact fiscal immédiat. Cependant, si le FERR hérité est important, les retraits minimaux du FERR combiné peuvent propulser le survivant dans une tranche d’imposition très élevée. Pour éviter cela, une planification en amont est essentielle : effectuer des retraits progressifs et stratégiques du REER/FERR entre 60 et 70 ans peut réduire le solde final et donc alléger le fardeau fiscal du conjoint survivant.

Written by Marc-André Gagnon, Planificateur financier (Pl. Fin.) et fiscaliste avec 15 ans d'expérience au sein de grandes institutions financières québécoises. Expert en optimisation fiscale, gestion de patrimoine et stratégies de retraite pour les particuliers et les PME.